La civilisation

Contrairement à ce qu'affirment les préjugés à son égard (et ils sont légion !), Maurras n'a jamais fait de la nation un absolu. Nous avons déjà évoqué ce point dans deux autres chroniques doctrinales (sur « la nation et la nationalité » et sur le « nationalisme intégral »). Elle est à ses yeux la forme la plus complète, au temporel, des cercles communautaires. Rien de moins, rien de plus. Enfin, un peu plus tout de même !

La France pour Maurras appartient à un ensemble plus vaste auquel elle nous relie. Cet ensemble, c'est la civilisation. Il s'agit en quelque sorte d'un universel concret qui ne doit surtout pas être confondu avec l'universalisme abstrait, négateur des réalités nationales, ethniques et religieuses, défendu sous ce même nom par les partisans du cosmopolitisme.

Maurras n'a aucun mépris pour les cultures différentes de la nôtre. Toutes à ses yeux méritent le nom de civilisation « parce qu'il n'y a point de société sans tradition, ni d'hommes sans société. » Mais il n'est pas non plus aveuglé par un absurde a priori égalitariste. Si toutes les civilisations consistent en un capital moral et matériel transmis, une seule, LA civilisation, a donné au monde la juste conception du beau, du bien, du vrai et de la raison, c'est la civilisation gréco-romaine, prolongée par le catholicisme, dont la France n'est pas la seule héritière dans la modernité mais sans conteste la plus éminente.

Stéphane BLANCHONNET

Article paru sur a-rebours.fr et dans L'AF2000


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