Egaux mais pas trop !

Quand on lit la prose de certaines associations féministes, comme Osez le féminisme, proche du PS, sur les conséquences de la loi Taubira par rapport à la PMA et à la GPA, on pense immédiatement à la formule d'Orwell à la fin de La Ferme des Animaux : « tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d'autres. »

On y apprend en effet que si le « désir d'enfant » des lesbiennes légitimerait parfaitement l'extension de la PMA aux couples de femmes (et donc la création artificielle d'orphelins de père), le « droit à l'enfant » (subtile et subreptice distinction sémantique) pour les "gays" (les homosexuels de sexe masculin) ne suffirait pas, quant à lui, à autoriser la GPA, même non rémunérée. Le même collectif va jusqu'à reprendre des arguments que l'on avait plutôt l'habitude d'entendre dans la bouche des opposants à la loi Taubira : « L'argument rabâché régulièrement, selon lequel la GPA existe déjà et doit donc être encadrée n'est pas pertinent [...] Devons-nous accepter ou encadrer cette réalité sous prétexte qu'elle semble parfois inamovible ? Non. » (« Gestation à tout prix », journal en ligne numéro 31 du 25/06/2014, osezlefeminisme.fr). On se pince pour y croire !

De telles incohérences sont la preuve de l'incapacité des partisans de l'égalitarisme à concilier la logique délirante de leur idéologie et le respect d'un minimum de limites morales. Ici, il leur est impossible de sauvegarder le respect pour l'intégrité de la maternité, cause parfaitement honorable, du fait de leur définition absurde de l'égalité. De ce point de vue, Elisabeth Badinter est, comme souvent, beaucoup plus cohérente (même si sa cohérence est fondée sur la négation radicale de l'identité féminine) puisqu'elle s'est déclarée en faveur de l'extension de la PMA ET de l'ouverture de la GPA. On lui préférera néanmoins, Sylviane Agacinski qui, dans un même souci de cohérence, est, de son côté, opposée à l'une et l'autre de ses évolutions calamiteuses, d'abord pour les plus faibles, qu'aucun lobby ne représente sinon à sa façon LMPT, c'est-à-dire les enfants.

Pour eux, abrogeons cette loi scélérate !

Stéphane BLANCHONNET

Article d'abord paru sur a-rebours.fr puis dans L'AF2000


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