Le compromis nationaliste

Pour l'Action française, le compromis nationaliste est une évidence.


Fondée par des nationalistes qui n'étaient pas royalistes à l'origine, l'AF prétend conduire les patriotes et les nationalistes vers la conclusion monarchique et non exclure ceux qui ont le souci de l'intérêt du pays mais n'ont pas encore compris qu'en France la république démocratique et parlementaire est un régime inadapté à notre histoire et à notre tempérament politique.


Aussi éloignée que possible d'un royalisme anecdotique, de témoignage ou de tradition mal comprise, donc romantique, la pensée maurrassienne n'a jamais considéré la royauté comme un fétiche ou une panacée mais comme un moyen de mieux servir l'intérêt général et de mieux incarner l'unité et la continuité nationale.


Considérant que le premier mérite d'une patrie c'est d'exister, l'AF a d'ailleurs su à plusieurs reprises, entre 1914 et 1918 notamment, mettre provisoirement un terme à ses attaques contre le régime pour faire bloc autour de la défense nationale.


Toutefois, le compromis nationaliste ne peut se pratiquer qu'à deux conditions. Premièrement, il doit être limité à un objectif précis et vital pour le pays : combattre une invasion étrangère, permettre à la France de conserver ou de recouvrer son indépendance, sa souveraineté, empêcher le vote de telle loi scélérate ou permettre l'adoption de telle autre loi nécessaire (la loi des trois ans à la veille de la Grande guerre par exemple). Deuxièmement, il doit être limité dans le temps et se distinguer d'une logique d'alliance. Autrement dit, l'Action française si elle peut soutenir une politique et ceux qui la mettent en œuvre (ou voudraient la mettre en œuvre) pour des raisons précises n'a pas vocation à entrer dans une coalition qui, la plaçant en situation de participer durablement aux institutions parlementaires et républicaines, annulerait ou du moins affaiblirait considérablement son objet propre qui est de restaurer la France par la restauration de la monarchie.

Stéphane BLANCHONNET

 

Article paru sur a-rebours.fr et dans L'AF2000


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